Marche de 20 km.
Déjeuner et préparation dans une joyeuse ambiance, ce matin, avec Carole. Mes muscles sont endoloris, mais je suis pleine d’énergie, malgré une nuit presque blanche, sachant qu’aujourd’hui je vais pouvoir visiter 2 monuments historiques. Je vous ferai le détail plus tard
Nous rejoignons JP à l’église sainte-foy que je me permet d’admirer, car ratée le la veille en raison du détour par la grande route. Magnifique Eglise ! Les deux portes représentent sur à gauche le massacre des innocents et à droite la fuite en Égypte. On y voit aussi un cortège de canard représentant pour certains la marche de ceux-ci vers Compostelle. Il y a également au-dessus le Christ en majesté entouré d’un ange (évangéliste st-Mathieu) et d’un aigle (st-Jean).
Chemin plutôt plat sans intérêt notable. Il faut dire que hier j’en ai eu ma dose des champs de maïs Petite pause a un arrêt d’autobus avant de se lancer dans les derniers km pour atteindre la forêt de Bastard ou appelé « bois de Pau ». Une interminable forêt... je n’en profite pas vraiment car la température est trop lourde, on manque d’air et nous sommes pressés d’aller rejoindre le taxi qui nous attend. Nous y croisons marcheurs, chiens, cyclistes, joggers, tous dans leur bulle du dimanche. Sortie de la forêt, on prend la passerelle sur l’autoroute pyrénéenne A64. Nous avions un taxi prévu au stationnement de l’hippodrome Pont Long Pay (2e plus gros de France) pour 11h. Mauvaise communication, il y a plusieurs sorties possibles, alors nous marchons, revenons sur nos pas... pour enfin le trouver. Là, j’assiste à une discussion interminable entre français (au moins 10 min d’astinage a savoir qui avait fait l’erreur)... a ce moment la québécoise en moi à juste le goût de dire “criss, on peux tu se taire, embarquer dans le taxi pis se rendre à l’essentiel...” Désolée, mais après un 12-13km pratiquement à la course et les pieds en feu... une fille aimerait un moment de légèreté et de simplicité. Donc, j’ouvre la valise du taxi, j’y lance mon sac et bâtons pis je vais m’assoir... un moment donné c assez
Je vous explique pourquoi ce choix de transport. D’une part pour une économie de km (environ 7km... surtout quand la veille fut éprouvante) afin de pouvoir faire un peu de “tourisme” et se reposer en fin d’après midi et d’autre part quand clairement le GR fait un crochet avec comme unique but un intérêt touristique ou économique dans une grande ville, prendre une tangente est plus interessante. Aujourd’hui, nous avons fait choix de passer dans une forêt plutôt que de vivre la cohue et bitume du village de Lescar... et puis tout est fermé le dimanche ! Et donc, ces libertés n'en sont pas vraiment puisque le pèlerin d'antan allait souvent au plus court. Chacun son chemin, une merveille cette liberté sur le camino !
Aussi, étonnamment aujourd’hui, nous contournons Pau, alors que Pau est une"grande ville", je n'ai aucune explication quant au fait qu'on la contourne sans jamais y entrer. D'où certainement les expressions : pas de "Pau", manque de "Pau", il s'en est fallu de "Pau", etc, etc.
Le taxi nous dépose à l’église d’Artiguelouve, nous traverserons à pied ce village pour ensuite faire la montée du Cinquaux, et la descente vers Lacommande. Mais avant tout ça, petite pause café, bière pour JP, nous avons le temps.
Croisons le domaine du cinquaux, magnifique vignoble !! Et à l’arrivée tout en haut, une vue imprenable sur les Pyrénées, champs et autres vignobles de la région. SUBLIME !!
Sur le chemin vers la commande, nous croisons un pèlerin retournant chez lui après s’être rendu à St-Jacques de Compostelle: “al reverso”, tout à son honneur. Cet homme est tellement calme, zen... j’absorbe son énergie comme une éponge.
Je poursuis le chemin accompagné de JP. Côte à côte pour discuter un peu... on parle de demain, notre dernière journée... c’est un silence rempli de larmes chacun de notre côté. Restaurant se sera après le chemin, peut-être même un café le lendemain matin. Ils seront durs ces adieux.
Enfin arrivés à Lacommande après 2h20 de marche. On y retrouve notre Super gîte dans l'enceinte même de la Commanderie, ancienne bastide du XIIème siècle, un ensemble hospitalier, d’où le village tient son nom. Elle est en outre accolée à une église romane simple et dépouillée comme je les aime. Depuis 1962, l’église et l’hôpital sont classés aux monuments historiques. A la place du cloître d’origine, un parc arboré et fleuri abrite l’ancien cimetière contenant une importante collection de stèles funéraires discoïdales (en forme de disque) du 17ème siècle. L’église Saint-Blaise, du 12ème siècle, est un joyau de l’art roman. A l’intérieur, dans le chœur, des chapiteaux finement sculptés représentent des scènes bibliques, mythologiques mais aussi de la vie quotidienne. A notre entrée, on entend une musique jouer. Nous prenons un temps pour s’y recueillir. Aussi, Juste en face, la Maison des Vins est l’endroit idéal pour découvrir la richesse du vignoble du Jurançon : vins doux, secs et autres produits locaux y sont référencés. L’occasion de faire une pause Gourmande... Non, fermé le dimanche
Demain, direction Oloron-Ste-Marie, une étape de 20 km réputée difficile en cas de pluie... souhaitons que Dame Nature soit clémente ! Présentement ça tonne et il y a orage.
Pour l’instant, bain de pied avec vue magnifique. J’ai pas à me plaindre. Vive les vacances !!
A suivre demain ... ... les Pyrénées approchent !
*Une commanderie est la résidence d’un commandeur (dignitaire) de certains ordres religieux et/ou militaires.
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