Marche de 23-24 km.
Déjeuner composé de tartines et confitures maison en compagnie de Louisa et Carole. On discute, on rit, l’ambiance est super malgré une courte nuit à me réveiller par des picotements aux talons. Bon signe... ça guérit !! Vive l’onguent magique pour pèlerin à base de camphre prêté par Louisa hier soir. Elle me propose d’en remettre ce matin avant de refaire les pansements.
C’est fait, on repart rejoindre JP ! Le chemin débute par une montée abrupte sur bitume. Je mène la marche, je me sens en pleine forme, enfin !! Je prend le temps de bien déposer mes pieds, de faire chaque pas d’un mouvement parfait tel qu’enseigner par Louisa la veille. Même JP à de la difficulté à me suivre, il est content de me voir en grande forme. Souhaitons que ça continu ! Le vendredi 13 m’a toujours porté chance
Le bruit de mes bâtons déclenche des envolées d’hirondelles. Le temps est doux, il fait soleil. Moment parfait et magnifique. Il est où le bonheur ? ICI !!
Les Pyrénées de plus en plus grosses en arrière plan... je capote à l’intérieur !! L’envolée d’oiseau, est là, dans mon estomac .
Dans les descentes, je saute de buttes en buttes. JP me dit que mes bandages me chaussent telle une ballerine ... il commence à avoir de l’humour mon JP !!
Le chemin est varié, c’est franchement agréable. On traverse un pont où le bruit du ruisseau me charme et comble de bonheur j’adore le son de l’eau qui coule. Nous poursuivons à travers les champs de maïs et soja. Ça sens l’herbe, l’humidité.
Jean-Paul fait un pause pour observer une pompe d’irrigation. C’est tellement bruyant !!! Et pendant ce temps, une biche et un renard apparaissent en périphérie, mais nous manquons de temps pour sortir l’appareil photo... aujourd’hui l’histoire est digne des fables de la Fontaine avec corbeau, renard et maison dans la forêt.
On croise un “piveau”, une grande chaîne d’arrosoir qui envoie des petits jets d’eau fins qui ne frappent pas le sol, ce qui permet un arrosage uniforme. Merci Jean-Paul pour cet apprentissage
Arrivons à Auriébat après 10,4 km. Petit bourg de 7 bâtiments perché dans sa verdure naturelle avec son clocher fuselé de 53 mètres de haut que l’on apercevait depuis Barran. Pause sous les arbres. JP avec son éternelle galanterie part à la recherche des balises pour la reprise du chemin pendant que je prend soin de mes pieds. Carole n’est pas loin. On l’attendra !
Direction Maubourguet pour les ravitaillements avant d’arriver au gîte de Lahitte-Tourpière. Chemin plutôt plat sur gravier assez fermé où nous croisons plusieurs fermette et propriétés magnifiques. JP de bonne humeur, à la vue d’une pancarte de “chat méchant”, décidé de me surprendre en imitant le son du dit minou que je considère plutôt inoffensif
Nous recroisons les jet d’arrosage des champs, et JP aventureux, attend avec moi pour se faire arroser. Je fais un décompte.... 3-2-1... rien, niet... le jet tombe environ 3 mètre devant nous dans le champ. DÉÇUS !! Mais quels fous rires Après 4,5 km nous devons franchir une petite passerelle surplombant un canal. Ce court instant à l’ombre est apprécié car à cette heure il fait 27 degrés. C chaud !! On continu, les douleurs aux pieds reviennent progressivement... courage Arrivons à Maubourguet. Je prend un temps pour flatter les chevaux dont la tête est recouverte d’un moustiquaire ... bizarre. Déçue de voir que tout est fermé, que ça ouvre à 15:30... pas de ravitaillement On se pose pour dîner à côté d’une immense Eglise que j’ai prise pour un château, MAGNIFIQUE !!
Plus que 5 km avant destination... j’ai hâte ! Les pieds chauffent, moins pire que hier, mais il ne faut pas que j’arrête, car la machine est difficile à repartir. On termine ca en beauté avec une montée dans le bois (comme je les aime, comme JP les redoute et comme Carole les déteste ) alors c’est moi qui mène de peine et misère ce cortège funèbre.... a l’arrivée au gîte, nous sommes morts !! Ce soir, nous serons les 3 ensemble en dortoir et un autre pèlerin est supposé se joindre à nous. Et surprise ! C’est Louisa qui a décidé de venir nous rejoindre plutôt que de prendre gîte à Maubourguet.
Ce gite “happy Coulson” est assez bas de gamme. Je cherche définitivement le “happy” car là propriétaire a un de ces airs bêtes et anglophone. Une chance pour mes amis français, j’me débrouille assez bien pour lui faire savoir qu’après 23 km de marche on a vraiment pas le goût de se faire pousser dans le cul ! Mme reçoit ses amis alors elle nous veut au dortoir de bonne heure... pas question. Et de plus, la seule chose que l’on peut acheter pour un semblant de souper gastronomique c du cannage, des pâtes, de la bière et du vin. Rien de frais. Le budget est mis sur le déjeuner du lendemain... céréales, pains, croissants, fruits, café et j’en passe.
Demain, grosse étape de 33 km sous 34 degrés attendu. La décision est déjà prise de quitter ce gîte entre 6:30-7:00 et qu’on ira le plus loin possible, et que tous sont ouverts à prendre un transport pour arriver à Morlaàs, si l’on est fatigués, surtout que c’est pas avec l’épicerie disponible ici qu’on aura de quoi dîner demain...
Merci chemin, tu nous apprends patience, indulgence, solidarité, communication et humilité... avec toi chemin, c’est tout ou rien
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