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GR5 - Le descriptif

Le GR 5, communément appelé « sentier de l’Europe », totalise 2600 km depuis Nice, dans le sud de la France, à Rotterdam au Pays-Bas. Au travers de massifs majestueux comme les Alpes, les Vosges ou encore les Ardennes, celui dont les premières opérations de balisage remontent au milieu du siècle dernier déroule un panorama éclectique sur l’ensemble du vieux continent. C'est sublime.


Dans ce descriptif, je vous décris, dans le sens nord-sud, les 200 km (avec quelques variantes) qui séparent Landry à Briançon souvent appelé « GTA – Grande traversée des Alpes » que j'ai parcouru avec mon ami Vincent. Au départ de la gare petite gare ferroviaire de Landry pour aller rejoindre celle de Briançon, une ville réputée comme étant la ville la plus haute de France (1326 m d’altitude), nous sommes partis à la conquête des plus beaux massifs des Alpes françaises, à l’image des Cerces ou de la Vanoise, dont le massif du Thabor et son célèbre mont éponyme qui culmine à 3178 m d’altitude. Ce jour là, nous avons eu un undercast et de la neige, un souvenir indélébile. Dans les vastes vallons minéraux, les vues sont époustouflantes. Surtout, j'ai été impressionnée par la richesse de la faune et de la flore. Que de belles odeurs, couleurs et panoramas époustouflants.


Véritable perle parmi l’écrin que composent les Alpes françaises, nous avons eu la chance de se rendre au parc de la Vanoise. La préservation de ce parc national est telle que certaines de ses vallées, immenses et reculées, reproduisent la même excitation liée à l'insatiable sentiment de liberté. On s'y sent léger, libre et complètement dépaysé. C'est magnifique et je manque de mots pour décrire toute la beauté de ces paysages !


Nous avons découvert de petits villages pittoresques fleuris de pierres ancestrales et de lauzes solides, avons pu voir les iconiques stations de ski de Val-d’Isère ou de Tignes. Nous avons également passé par le grand col de l’Iseran, célèbre monument du Tour de France et autres compétitions à deux roues. Les gîtes et les auberges se comptent en grand nombre dans les villes et les villages. En moyenne et haute montagne, les refuges sont fréquents et magnifiques. Que dire des gens rencontrés et de l'ambiance amicale dans les refuges qui fut beaucoup plus agréable que celle durant notre périple au Tour du Mont Blanc.


Dans les Alpes, je vous recommande le GR5 au cours de l’été et de l’automne car il comprend un grand nombre de passages en haute montagne, supérieurs à 2 000 mètres d’altitude. Il n’est pas rare qu’au début de l’été, la neige occupe encore les cols et les sommets. Pensez à bien vous renseigner sur les conditions météorologiques locales.


Bon voyage !


Les 9 étapes choisies sur ce GR5

Le parcours du GR5 est entrecoupé de multiples sentiers, comme par exemple le GR55. Voici mon descriptif romancé, le tracé correspondant et un montage photos de chaque journée.

Notez que les tracés sont a titre informatif seulement, car ils incluent des détours pour se rendre dans des épiceries, l'usage des transports en commun en raison du mauvais temps ou les variantes empruntées. Ils ne correspondent donc pas au GR5 traditionnel (Voir le tracé au bas de cette publication).


Cliquez sur les photos pour avoir accès à mes albums et vidéo.

Ce voyage a été effectué du 4 au 12 septembre 2024 suite au TMB.


1- Gare de Landry au Refuge Col du Palet

Nous voilà dans les Alpes, plus précisément dans le parc de la Vanoise. Que c’est beau ! (On doit l’avoir dit plus de 50x aujourd’hui). C'est un véritable paradis, également le paradis de la framboise que l'on prend le temps de déguster ces petits fruits délicieux au son des nombreuses chutes et cours d’eau… On s’y sent seul au monde.

Ça fait du bien et terriblement changement de ce touristique TMB. Le sentier est beaucoup plus « technique / accidenté » ce qui fait aussi changement du footing plus régulier des 9 derniers jours.

Quelques traverses de ruisseaux aisées sur les roches, de nombreux troupeaux de vaches, plusieurs grosses marmottes peu farouches, un renard, beaucoup de fleurs, 2 lacs (de la Plagne et Grattaleu) magnifiques et les montagnes nous entourant sur 360°. Ce vallon s’inscrit comme l’un des plus pittoresques de toutes les Alpes françaises. Les roches se font rares, même si on reste entouré d’immenses colosses de pierre d’où surgissent cascades et torrents.

Le refuge Col du Palet est magnifique, un ancien baraquement de la 2e guerre mondiale, situé à plus de 2650m, où on a très bien mangé. Depuis le pas de sa porte, le panorama exceptionnel sur la face nord du plus haut sommet de la Vanoise : la Grande Casse.


A ce moment je me suis dis : "Si le paradis existe, je crois que mes pieds caresseront son jardin secret dans les prochains jours. Je m'y sens chez moi".


2-  Refuge Col du Palet au Refuge de la Leisse

Départ tardif sous la pluie pour se rendre jusqu’au village de Tignes afin de prendre quelques provisions pour les jours à venir et satisfaire notre dent sucrée !  Il n'y aura pas d'autres supermarchés avant la Modane.

En raison de notre choix pour aller rejoindre le refuge de la Leisse, réputé comme magnifique, on délaisse le GR5 pour entreprend la montée vers le col de Leisse par le GR55. On traverse le village de Val-Claret et on poursuit la montée en apercevant dans le paysage quelques télécabines se rendant au Col de Fresse, tout comme des vaches et une végétation verdoyante. Les montagnes nous entourant sont imposantes.

Se fut une journée différente en plein cœur du Parc de la Vanoise à admirer des paysages grandioses avec … de la NEIGE ! Et oui, en « haute altitude » il a neigé aujourd’hui. C’est magnifique ce décor changeant en noir, blanc et gris en delà du col. La roche était aussi spéciale avec ces écoulements noirs (Flysch Noir : Éocène ??) digne du plus beau gâteau miroir au chocolat.

Et que dire de l’ajout de ce bleu du Lac des Nettes dans ce paysages… j’étais sous le charme. Un sentier rocailleux très agréable à parcourir.

Le refuge de la Leisse est beau, situé à 2487m d'altitude, datant de plus de 60 ans et gardé par 3 hommes drôles et sympathiques. Le décor l’entourant est indescriptible. Il y a un nombre incroyable de bandes dessinées et de jeux de société pour se divertir. La chaleur du poêle à bois fut un must à notre arrivée, même trop chaude par moment.


3- Refuge de la Leisse au Refuge de l'Arpont

Départ sous un ciel bleu immaculé et une brise fraîche. Il fait 6 degrés…

Un matin paisible au son des troupeaux de brebis et vaches croisés et des nombreux cours d’eau.

Encore sur cette portion, la vue est splendide et changeante à chaque fois que le sentier change de direction à flanc de montagne. La couleur de la végétation est plutôt kaki et fait un bon contraste avec le blanc du glacier de la Vanoise et les montagnes d’une couleur plutôt grise, rose et orangée. En résumé, tout semble s’éloigner de la réalité. La grandeur des montagnes qui habillent la Vanoise est gigantesque.

Le sentier est varié, comme depuis le début sur ce GR5. J’ai particulièrement apprécié une portion dans les grosses roches sur environ 1 km, la traverse des 2 très larges chutes et une portion sur environ 2 km longeant la crête. Les lacs des Lozieres et de Chasseforet en contre-bas font un beau contraste bleu royal dans le paysage.

La descente sur le dernier km avant l'arrivée au refuge est plutôt lente en raison des gros galets de roches glissants. On aperçoit au loin le vaste village de Val-Cenis. On prend notre temps pour enfin arriver au refuge de l'Arpont est situé à 2320m d'altitude. Il est très propre et chaleureux. Il a une forme particulière en raison de sa terrasse panoramique qui en fait sa réputation.


4- Refuge de l'Arpont au Refuge Plan Sec

Cette étape est spectaculaire puisque la vue change continuellement au fil de la journée.

On demeure en balcon, sur les flancs escarpés du massif de la Vanoise en observant en contre-bas le village de Val-Cenis. On y traverse les lieux-dits de la Turra et la Lozza. Ces lieux sont utilisés par les bergers en alpage. Ils peuvent également être utilisés par les randonneurs pour y faire la pause, tout en respectant le berger et son troupeau en restant discret. Nous y avons croisé un berger qui nous a expliqué qu’une de ses brebis s’est faite attaquer par un loup et que pour cette raison, son chien est un peu plus sur la défensive. On devra continuer notre route et prendre la pause un peu plus loin, rien de bien problématique.

Le sentier de cette étapes de veut des descentes et montées en lacets, nombreuse et faciles à parcourir, pour adoucir le dénivelé.

On rejoint le refuge Plan Sec situé à 2320 m et qui surplombe 2 gigantesques lacs (plan d’amont et plan d’aval) et qui est entouré de fleurs mauves. La vue est magnifique sur les montagnes et l'emplacement parfait pour admirer le lever de soleil !


5- Refuge Plan Sec au Refuge de l'Orgère

Un départ sous une pluie fine qui deviendra plus abondante au fil de la journée. Le temps est gris et les vues sont partielles mais tout de même spectaculaires dans cette vallée d'Aussois où les torrents, cascades et éboulis de roche grise granitique, se mélange parfaitement à cette faune vert pâle que l’on trouve en altitude.

On traverse de l’autre côté de la vallée sur un sentier surplombant les deux grands lacs. De l'autre côté on poursuit pour marcher de nouveau à flanc de montagne autour de 2300-2400m d’altitude sur le balcon du Barbier. C'est sublime ! On aperçoit Modane et Valfréjus en contre-bas et miniature qu’il nous faudra traverser demain.

Les 3 derniers km se font en descente et en forêt, à marcher sur un sol mou rempli d’épines, de roches et de racines.

Le refuge de l'Orgère, situé à 1930m, est grand et accueil autant les randonneurs que les gens venant faire une visite pour le dîner ou courte journée en montagne puisqu'il est accessible en véhicule par la grande route. Deux immenses salle de repos avec des sofas et une agréable vue permettent de s’y reposer.


6- Refuge de l'Orgère au Refuge du Thabor

On quitte le parc de la Vanoise pour aller dans la vallée des Écrins.

La descente jusqu’à Modane, petite ville de 4000 habitants lovée dans la vallée de l’Arc, s’est faite en forêt en évitant la pluie. Cette ville est située à 1066m. Se fut descente de 900m sur 4 km en partant du refuge. Un détour nécessaire pour quelques commissions avant de poursuivre vers Valfréjus.

Notez l’absence d’épicerie lors des prochaines étapes (même si les refuges regorgent de merveilles culinaires). La prochaine fois que vous croiserez des supermarchés sera a Montgenèvre (si ouvert) ou Briançon. Notez qu'à Modane il y a également une gare ferroviaire.


Considérant la pluie et les orages annoncées en après-midi, nous décidons de prendre un taxi jusqu’à Valfrejus (Gite d'étape les Tavernes) pour réussir à arriver plus tôt au refuge du Thabor.

Si vous décidez de marcher cette portion, sachez qu'à l'entrée de Valfréjus qu'on y retrouve la magnifique chapelle Notre-Dame-du-Charmaix, construite à même une grotte.


Du gite d'étape les Tavernes, on quitte la forêt à Valfréjus pour effectuer une montée douce et constante d’environ 1000m D+ jusqu’au refuge. On croise "Le Lavoir", une ancienne caserne militaire. Le fort du Lavoir abrite aujourd'hui l'alpage du Lavoir qui propose des visites de la salle de fabrication et de la cave d'affinage, vente de fromages comme celui Beaufort d'Alpage, Tomme, Raclette, Sérac et fromage blanc.

Aujourd'hui, malgré la vue est nuageuse, on peut découvrir un paysage fabuleux à certain moment, surtout au col de la Vallée Étroite. L’ambiance est calme, nous sommes seuls sur ce sentier. La pluie froide et les vents intenses nous ont frappé 45 minutes avant l’arrivée au refuge. Ça pince, c’est froid, il faisait environ 4 degrés. Nous sommes arrivés trempés et gelés en confirmant que notre décision de prendre ce taxi fut la bonne !

Le refuge du Thabor, à 2500m, est bondé et bruyant. Une douche chaude plus que méritée. Les dortoirs sont étroits et nous y sommes nombreux, mais au moins il fera chaud.

C'est ici que j'ai fait la rencontre de Lionel et Hervé, deux charmants humains pour lesquels j'ai eu un coup de foudre instantané.... en particulier pour Lionel.


7- Refuge du Thabor Refuge I Remagi

Toujours dans la vallée étroite cette journée se divise en 2 portions :

- Atteinte du mont Thabor à 3178m.

- Descente via une variante du GR57 pour rejoindre le col du Lac Blanc et des Méandres.

Un départ du refuge sur le GR5 pour prendre immédiatement le GR57 pour aller rejoindre le Col des Méandres. Dans les nuages, ce qui ne présentait rien de bon en ce matin très froid… mais avec l’analyse de la météo le matin même je savais que la magie opérerait en sachant qu’au-dessus de 2800m un ciel bleu nous attendait. La vue est incroyable à notre arrivée au Lac du Peyron. Nous somme au dessus des nuages puisqu'au fil de la montée, il y a eu la formation tout autour de nous d’un undercast qui persistera jusqu'à notre arrivée au sommet du mont Thabor en empruntant une variante du GR57. Une montée facile en lacets… dans la neige et glace sur les dernier 300-400m.

Quelle vue ! J’étais sans mot tellement que la vue sur les montagnes voisines est immensément splendide. Je prends un plaisir à observer les Écrins et son iconique Barre qui culmine à 4102 m. Aussi, la chapelle Notre-Dame-des-Sept-Douleurs est édifiée sur ce sommet. Elle est un lieu de pèlerinage depuis des siècles, ainsi qu’un refuge pour de nombreux randonneurs.

On redescend de ce sommet pour ensuite prendre une pause avant de poursuivre la descente progressive sur le GR57 nous permettant d’admirer la vallée, ses nombreux lacs de bleus différents et ses ruisseaux pendant plus de 1800m de D- sur 7km… la vue permet d’oublier la douleur sur les quadriceps et genoux qui s’installe. C'est beau, c’est verdoyant, mais c’est surtout très différent de l'environnement minéral ce matin. On de rend jusqu'au refuge I Remagi dans les granges de la Vallée Étroite pour rejoindre nos deux amis qui ont pris une route différente. Ce refuge est situé à 1770m dans un petit endroit pittoresque.


8- Refuge I Remagi à l'Auberge de la Cleida (Plampinet)

Le départ du refuge se fait par une montée progressive en lacets dans une forêt verdoyante en compagnie de Lionel et Hervé. Très heureuse de partager cette journée avec eux, ils ont une belle énergie.

Cette portion de la randonnée en forêt est magnifique et à la sortie de celle-ci on est complètement éblouie par l'étendu des montagnes nous entourant. On marche aux abords du lac Chavillon dans le Col des Thures. Le cadre calme et reposant des montagnes atteint son paroxysme dans ce lieu perché à presque 2200m d’altitude.

On décide de sortir du GR pour aller gravir le sommet Aiguille rouge culminant à 2548m d’altitude. Il n'y a pas de sentier clairement défini, alors on marche dans la vallée pour aller rejoindre le sentier longeant la crête… c’est beau, très beau, vertigineux également avec les formations rocheuses sur notre gauche en contre-bas. On fini par rejoindre un sentier de terre battu clairement défini pour effectuer une montée en lacets, aucunement technique, vers le sommet. Ce massif de la Vanoise est spectaculaire. On y retrouve une croix immense, une vue à 360°, un canister et une fleur en fer forgé.

Petite collation et on reprend sur la descente sur le même chemin. On bifurque pour aller rejoindre le GR5 par une descente, assez technique et abrupte par moment dans des roches instables où j’ai fait une mauvaise chute.

Direction la Demoiselle Coiffée, une formation géologique en cheminée de fée (ressemblant à 2-3 phallus) dressée au cœur de la combe du torrent de Roubion. Cette combe sera descendue sur un sentier de terre battue parfois glissante totalisant 16 lacets.

On fait un arrêt au chalet forestier des Combes pour manger avec nos deux amis.

On poursuit ensuite sur un large chemin forestier sans grand intérêt jusqu’au pittoresque village de Plampinet, égaré dans les entrailles de la haute montagne, où on s’arrête dans une charcuterie locale pour ensuite se rendre à l’auberge de la Cleida. Un endroit charmant à 1485m d'altitude.


9- Auberge de la Cleida à Gare de Briançon

Dernière journée de ce GR5… une journée qui fut à la hauteur de mes attentes.

Départ sous une brise fraîche dans un environnement forestier et de vallées pour se rendre vers le col de Dourmillousse et ensuite celui de la Lauze afin de prendre la variante sur les crêtes pour atteindre 4 sommets de plus de 2587m (pic de Lauzin, de Grand Chalvet, pointe de Dourmillouse et Tête de Fourneous). La vue de ce col est tout simplement incroyable : une ligne de crête de 5 km, le rêve de tout randonneur. Frappés par des bourrasques de vent, on admire l'undercast au loin et le ciel bleu avec des nuages parfaits. Cette vue est incroyable et fait oublier cet inconfort du au froid. Il n'y a aucune difficulté technique sur cette crête.

La dernière descente se fera sur 4 km par des pentes de ski casse genoux pour se rendre à Montgenèvre qu'on aperçoit en contre-bas, tout comme Briançon au loin. Montgenèvre est une ville presque fantôme, car la majorité des commerces et restaurants n’ouvrent qu’à compter du 30 novembre pour la saison de ski. Par chance, nous avons trouvé un café ouvert et nous avons pu nous y arrêter. On décide de ne pas se rendre à Briançon à pied et de prendre un bus ; une économie de 10km avec un D- de 650m.

A Briançon, nous prendrons le TGV de nuit pour se rendre à Paris et ensuite Lyon.

C'est la fin de ce fabuleux voyage, et tout comme dans ce dernier café visité, je déguste un cappuccino à vous écrire ces lignes. En espérant que ce descriptif vous ait plu.


Le GR5 complet de Briançon à Landry, sans variantes


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